La recherche sur le VIH a connu des avancées majeures depuis sa découverte en 1983, et pourtant, nous n’avons toujours pas de vaccins, et les traitements actuels sont capables de contrôler le virus mais pas de l’éliminer de l’organisme. L’échec de l’éradication du VIH aujourd’hui est attribué à la formation de réservoirs viraux persistant malgré la grande efficacité des traitements antirétroviraux actuels. Un important réservoir du virus est le cerveau, un organe préservé des attaques du système immunitaire dans lequel le virus se propage. De ce fait, à moyen terme, et malgré les traitements, la moitié des patients infectés développent des désordres neurocognitifs induits par le virus, allant de trous de mémoires récurrents jusqu’à la démence (dans 2 à 8% des cas).
Cependant, notre compréhension des mécanismes biologiques permettant la propagation du VIH dans le cerveau reste extrêmement partielle, du fait notamment du manque de modèles expérimentaux pour étudier ces phénomènes. L’équipe de ce projet de recherche a travaillé activement à la mise en place d’un système 3D de cellules neuronales dérivées de cellules souches permettant de mieux modéliser les interactions entre le VIH et le cerveau. Il est proposé dans le cadre de ce projet de recherche de suivre la dissémination du VIH par microscopie 3D à haute résolution dans ce modèle complexe très physiologique et pertinent. Ainsi, il sera étudié dans ce contexte l’importance des cellules myéloïdes qui sont soupçonnées d’être un réservoir majeur du VIH dans le cerveau. L’impact de la prise et de l’arrêt des traitements antirétroviraux sur ces processus sera également évalué.
Enfin, l’analyse fine des interactions entre le virus et les différentes cellules du système nerveux central donnera la possibilité de mesurer et caractériser la nature des dommages neuronaux induit par le virus, lors d’une réplication active du virus, mais aussi dans le contexte d’une infection latente et/ou d’une réactivation.
En conclusion, ce projet vise à établir un modèle approprié à l’étude des interactions VIH-cerveau et d’identifier des concepts princeps gouvernant l’impact de ce réservoir viral sur la physiologie du cerveau. Ce modèle servira également à la communauté scientifique en tant que plateforme de tests de nouvelles stratégies pour détruire les réservoirs du VIH au niveau de la cellule et de l’organe, et contribuera aux travaux de recherche sur la rémission pour les patients vivant avec le VIH.